Le bénéfice de Swatch Group a chuté de moitié l’année passée. Le groupe horloger biennois a présenté ses chiffres 2016 jeudi matin. Son bénéfice net a baissé de 47% par rapport à l’exercice précédent, à 593 millions de francs. Pour Swatch Group, cette diminution reflète l’environnement difficile rencontré depuis bientôt deux ans par l’horlogerie suisse.
Plus précisément, Swatch Group dit avoir été affecté par des « turbulences globales dans un contexte conjoncturel très exigeant ». La performance a souffert non seulement d’un climat de consommation moins favorable, mais également de la répétition des attentats qui ont frappé la France, la Belgique, l'Allemagne et la Turquie. L'entrée en vigueur de dispositions légales dans plusieurs pays a aussi pesé. Le tourisme en Europe a subi une pression négative. Les Chinois et les Russes, notamment, ont moins voyagé. Les premiers à cause des nouvelles conditions d’entrée avec le visa biométrique, les seconds du fait des sanctions internationales contre leur pays dans le contexte du conflit en Ukraine.
Du coup, le segment des montres et des bijoux présente à lui seul un chiffre d'affaires en baisse de 11 %, à 7 milliards 310 millions de francs.
Par effet domino, Swatch Group explique que « de nombreuses marques tierces ont paniqué face à la baisse de la demande et ont diminué massivement leurs commandes de mouvements et de composants ».
Par ailleurs, l’action Swatch Group a subi un net recul jeudi matin à la bourse suisse. Les comptes 2016 étant inférieurs aux attentes, l’action au porteur a perdu 3,19% à 339 francs 50.
Perspectives tout de même réjouissantes
L’optimisme est toutefois de mise selon le groupe biennois. La fin d’année « a démontré une très bonne progression, notamment en Chine continentale ». Le groupe de Nick Hayek prédit « une croissance saine ».
Swatch Group estime que l’appétit de consommation et le potentiel pour les montres suisses demeurent à un niveau toujours très élevé. Le chiffre d’affaires de ces derniers mois évolue d’ailleurs de manière positive. Les ventes sont à nouveau en hausse en Asie et au Moyen-Orient, y compris pour les marques de luxe. La même tendance est aussi escomptée pour les Etats-Unis et l‘Europe.
De plus, le géant horloger amène de nombreux développements technologiques. Plus de 180 demandes de brevets ont été déposées, par exemple dans le domaine des produits électroniques connectés et mobiles ou des montres et mouvements mécaniques.
L‘année en cours sera également marquée par le lancement d‘une multitude de nouveaux produits. Le jubilé des 60 ans de l‘Omega Speedmaster donnera notamment de fortes impulsions, selon le groupe. /lbr+comm