Des effectifs gonflés à bloc dans l'horlogerie suisse

Plus de 65'000 collaborateurs ont été dénombrés dans l’horlogerie en Suisse cette année, une ...
Des effectifs gonflés à bloc dans l'horlogerie suisse

Plus de 65'000 collaborateurs ont été dénombrés dans l’horlogerie en Suisse cette année, une première depuis 50 ans. Cette augmentation découle principalement de l’essor du marché du luxe et la hausse de la demande de montres d’entrée de gamme

Le secteur de l'horlogerie fonctionne plus que jamais en Suisse. (photo : archives). Le secteur de l'horlogerie fonctionne plus que jamais en Suisse. (photo : archives).

La barre des 65'000 collaborateurs a été dépassée en 2023, une première depuis plus de 50 ans dans l'industrie horlogère suisse. Le nombre de collaborateurs s'est élevé à 65'237 à fin septembre, soit une hausse de 4’414 postes ou de 7,3% sur un an.

« Ce résultat s’inscrit dans la dynamique favorable du marché du luxe mais également dans l’importante demande pour les montres d’entrée de gamme, en particulier sur le premier semestre de l’année », a indiqué mardi la Convention patronale de l'industrie horlogère (CP). Pour son secrétaire général Ludovic Voillat, ce record témoigne aussi « du succès de l’horlogerie suisse à travers le monde et de la qualité des garde-temps qu’elle produit ».

Après avoir priorisé l’essentiel des engagements au sein de l'outil de production en 2022, l’accent a été mis sur le renforcement du personnel administratif. Les effectifs de cette catégorie ont progressé de 17,9% (+2’680 collaborateurs). Ludovic Voillat explique que cette tendance s’inscrit dans un schéma qui a souvent été observé depuis plusieurs dizaines années : d’abord, les recrutements se concentrent dans la production puis, l’année suivante, dans les services administratifs.

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Le personnel de production a aussi continué de croître durant cette année, mais de manière plus modérée et probablement freiné par un manque de main-d’œuvre qualifiée, avec 1’588 nouveaux postes (+3,2%), précise la CP.


Berne : toujours dans le top-3

L’Arc horloger concentre toujours l’essentiel des ressources du secteur, soit 60’639 travailleurs. Le podium reste partagé par Neuchâtel (17’385), Berne (13’772) et Genève (11’831).

Les cantons de Soleure (+11,6%), de Fribourg (+9,8%) et du Jura (+9%) affichent les plus grandes augmentations du secteur. Seuls le Tessin et Bâle-Campagne annoncent une diminution minime de respectivement -0,2% et -0,7%.


Apprentis recherchés

Le personnel de la branche est de plus en plus qualifié. Les bénéficiaires d’une formation supérieure progressent de 9,7% et les titulaires d'un diplôme des métiers de 6,1%. Le nombre d'apprentis connaît une augmentation de 133 (+14,5%), tous métiers confondus.

Pourtant, de nouveaux talents sont activement recherchés. « Il y a une pénurie de personnel qualifié au niveau technique dans la branche, comme dans de nombreuses autres à l’heure actuelle », constate Ludovic Voillat. Une bonne nouvelle, peut-être, pour les futurs apprentis puisque les entreprises cherchent des talents à former pour la rentrée prochaine.

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Evolution salariale

Les employés pourraient en tout cas profiter de la bonne dynamique du secteur horloger. Si chaque entreprise est libre de fixer sa propre politique salariale, « l’allocation renchérissement sera à la hauteur pour 2024 », explique le secrétaire général de la CP. Des discussions plus précises sont toutefois toujours en cours dans le cadre du renouvellement de la convention collective du travail.

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De nombreuses incertitudes pour 2024

Malgré ces résultats, la CP estime que « la prudence est de mise pour 2024 ». Les effets conjugués de l’inflation, du contexte économique, géopolitique ainsi que la vigueur du franc suisse laissent présager une croissance ténue l’an prochain, voire une stabilisation des effectifs de la branche à un niveau. De quoi craindre pour les emplois ? Si Ludovic Voillat n’exclut pas cette possibilité, il table plutôt sur une stabilisation : « Les dix dernières années nous poussent à beaucoup de prudence », ajoute-t-il.

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