Le secteur de l’industrie vit une période faste, dans le pays et plus particulièrement dans la région. Mais cette conjoncture positive a un impact négatif : les entreprises manquent de personnel
La croissance et le taux de chômage historiquement bas n’ont pas que du bon dans l'industrie. Depuis quelques temps, la conjoncture est très bonne dans le secteur secondaire. Ainsi les entreprises font face à un important volume d’affaires… ce qui les pousse à se développer. « Globalement, une santé éclatante pour l’industrie régionale », relève Patrick Linder. Mais le directeur de la Chambre d’économie publique du Jura bernois explique qu’avec cela et un taux de chômage historiquement bas, les entreprises du pays et en particulier de notre région où l’industrie concerne un emploi sur deux, font face à un manque de personnel. Selon Patrick Linder, « c’est sans doute le point de préoccupation numéro un de l’industrie régionale aujourd’hui ».
Un souci de manque de personnel qui touche de nombreuses entreprises industrielles de la région. C’est notamment le cas de MPS. Micro Precision Systems a mis plus d’une vingtaine de postes au concours. Tous les secteurs sont concernés tant sur le site de Bienne que celui de Court ou de Bonfol. « On a du personnel qualifié, mais on est en pleine croissance. Donc on engage beaucoup, mais pas aussi vite que ce que l’on voudrait », explique la directrice de MPS. Nicola Thibaudeau reste quand même positive, car pour le moment, ça n’a pas d’effet négatif sur le rendement de son entreprise.
« La conséquence, c’est surtout un stress sur le personnel qui reste »
Ce problème impact particulièrement la région du Grand Chasseral, puisqu’elle vit en grande partie de l’industrie. Mais cela touche tout le secteur au niveau national. « C’est un enjeu critique pour la place industrielle suisse », clame Patrick Linder. « Si notre pays n’est pas en mesure de donner les ressources nécessaires à l’économie pour qu’elle continue ses performances, ça va poser la question de sa compétitivité », poursuit le directeur de la CEP.
Les chiffres pour la suite de l’année sont très positifs pour MPS. « Cette année, on devrait faire 10, voire 15% de plus que l’année dernière, mais peut-être qu’on ne va pas y arriver justement parce qu’il nous manque des capacités en personnel », regrette Nicola Thibaudeau. /lyg