L'été qui se prolonge n'est pas sans conséquences pour la nature. Tant la faune et la flore réagissent à cette météo particulière, constate un biologiste du Parc Chasseral
Ce mois d’octobre pourrait battre tous les records de chaleur depuis le début des enregistrements. Si la douceur exceptionnelle est plutôt agréable pour les promeneurs, elle a toutefois un impact sur la nature. Les végétaux, par exemple, semblent un peu perdus avec ce climat quasi estival. Des feuilles encore bien vertes, des fleurs printanières qui poussent par endroits, des fleurs qui pointent aussi leurs bouts de pétales sur certains arbres fruitiers : tout cela n’est pas sans conséquences selon Romain Fürst, biologiste au Parc Chasseral. « Un arbre qui produit des fleurs maintenant gaspille une énergie précieuse dont il aura besoin en hiver », note-t-il.
Cumul de phénomènes
La sécheresse, elle aussi, augmente le stress des végétaux. « Année après année, on bat des records de chaleur. Au printemps, en été, en automne. Avec le manque d’eau, certains arbres prennent le pari de perdre leurs feuilles pour éviter de perdre de l’eau par évaporation. » Selon Romain Fürst, c’est ce cumul de phénomènes climatiques tout au long de l’année qui est problématique. « Il est difficile de tirer des conclusions aujourd’hui. Il faudra certainement du temps pour pouvoir analyser les conséquences véritables de ces changements climatiques.
Romain Fürst : « Le flétrissement des hêtres a été très violent cette année »
Les animaux eux aussi peuvent être chamboulés dans leurs cycles, explique Romain Fürst. Le spécialiste observe que les oiseaux migrateurs décident de décoller un peu plus tard vers d'autres latitudes. « Le réflexe de migration a été fixé génétiquement, tout au long de l’évolution. La question est de savoir comment les oiseaux vont s’adapter avec un climat qui, lui, change extrêmement rapidement », précise-t-il.
Romain Fürst : « On ne peut pas prévoir comment les espèces vont évoluer »
Certaines espèces pourraient tirer profit de la situation, d'autres comme les amphibiens pourraient en souffrir. Parmi les animaux susceptibles de bien assimiler ces automnes chauds et secs, Romain Fürst évoque les chauves-souris. « L’automne est leur période de reproduction. Avec les températures actuelles, ces animaux profitent aussi de la présence prolongée des insectes, leur nourriture », analyse-t-il.
Romain Fürst : « Les chauve-souris sont très actives juste avant l’hiver »
Pour Romain Fürst, les conséquences véritables de ces automnes chauds et secs se mesureront plutôt sur le moyen et le long terme, aussi et surtout avec la répétition d’événements météorologiques particuliers tout au long de l’année. /oza