Les bénéficiaires devraient bel et bien voir leurs forfaits d'entretien diminuer de 10% par rapport aux normes intercantonales. Le dossier est maintenant aux mains du Grand Conseil
Les personnes à l'aide sociale recevront moins d'argent. Le gouvernement bernois concrétise son projet de baisser de 10 % les forfaits d'entretien pour tous les beneficiaires dans sa révision de la loi sur l'aide sociale qu'il a présentée lundi.
Les barèmes vont descendre en-dessous des normes de la Conférence suisse des institutions d'aide sociale (CSIAS) appliquées dans les autres cantons. Cela signifie qu'une personne seule recevra 887 francs par mois au lieu de 977 francs. La diminution pourra même aller jusqu'à 15 % pour les personnes admises provisoirement et les jeunes adultes, voire jusqu'à 30 % pour les jeunes sans formation ou les bénéficiaires qui ne maîtrisent pas les langues officielles. Ces mesures supplémentaires ne devraient pas toucher les moins de 18 ans, les plus de 60 ans, les personnes élevant seules un enfant de moins d'un an et celles gravement atteintes dans leur santé.
Investir dans la réinsertion
L'ensemble de ces restrictions des forfaits d'entretien va permettre au canton et aux communes d'économiser près de 25 millions de francs. Le Conseil-exécutif a prévu d'utiliser la moitié de l'argent pour renforcer l'insertion. Le supplément d'intégration limité aujourd'hui à 100 francs par mois pourra grimper jusqu'à 300 francs et les franchises sur le revenu seront plus généreuses.
Le gouvernement a également prévu d'intensifier sa collaboration et son soutien aux milieux économiques pour améliorer l'insertion professionnelle, afin de permettre la création d'emplois, de places d'apprentissage et de stages de réinsertion. Plusieurs projets pilotes ont déjà débuté et deux groupes de travail ont été créés.
Critiques balayées
Le directeur de la santé et de l'action sociale a été beaucoup critiqué par les partis politiques et les communes pour ne pas avoir lancé de consultation sur cette révision de l'aide sociale. Pierre Alain Schnegg a répondu lundi devant les médias que plusieurs consultations ont déjà eu lieu à ce sujet par le passé, que les positions sont toujours très rigides et le consensus impossible à obtenir, et que c'est maintenant au Grand Conseil de prendre ses responsabilités en débatant du projet. Le parlement avait soutenu en 2013 une motion demandant justement au gouvernement de diminuer les forfaits d'aide sociale.
Le Grand Conseil devrait se prononcer en novembre sur cette nouvelle révision. /mvr