Nouveau coup dur pour les francophones de Bienne. Un conseiller de ville dénonce le manque d’articles en français dans les Annales biennoises, livre qui retrace les principaux faits qui ont marqué la vie de la cité seelandaise
Le bilinguisme est une nouvelle fois mis à mal à Bienne. La semaine passée le Conseil des affaires francophones du district bilingue de Bienne et le Forum du bilinguisme réagissaient à l’usage insuffisant du français dans la communication et la signalisation des travaux autoroutiers à Bienne. Cette fois, le manque de respect du bilinguisme dans l’édition 2016 des Annales biennoises ne laisse pas indifférent le conseiller de ville romand Roland Gurtner. Il a déposé une interpellation en ce sens.
« Disproportion flagrante »
L’élu du parti Passerelle indique que sur 75 articles seuls 11 sont rédigés en français. Selon le politicien ce chiffre correspond à 14,6 %, une proportion loin des 42% de francophones résidants à Bienne. Roland Gurtner pointe encore du doigt le dernier article du livre intitulé « Chronik 2016 ». Il regroupe les principaux faits marquants de l’année et est entièrement en allemand. Fort de ce constat, le conseiller de ville prie le Conseil municipal de répondre à quelques questions. Il souhaite par exemple savoir comment se fait le choix éditorial et se demande s’il ne faudrait pas revoir la forme, la structure et les contenus des Annales biennoises.
Mise en garde contre une traduction systématique
Le secrétaire général du Conseil des affaires francophones du district bilingue de Bienne, se dit pour sa part surpris non pas par le déséquilibre entre les articles en allemand et en français, mais par son ampleur. David Gaffino est par ailleurs membre du comité de publication des Annales biennoises et entend corriger le tir à l’avenir.
Il constate par ailleurs qu’une telle disproportion ne figure pas dans les éditions précédentes. Cet historien de formation reconnaît aussi l’importance de ce livre et rappelle que par le passé il a déjà été question de le supprimer pour des questions budgétaires. En ce sens il indique qu’une traduction systématique de chaque article génère des coûts supplémentaires. « Il serait dommage de supprimer les Annales biennoises pour des raisons financières par volonté de rendre la publication entièrement bilingue », conclu David Gaffino. /anl