Le Conseil des affaires francophones de l'arrondissement de Bienne concentre ses efforts sur trois domaines : le soutien à la culture, l'emploi et la formation, mais aussi la rencontre avec les communes germanophones voisines
Le CAF a dû prendre en compte la crise sanitaire en 2020. Mais la pandémie ne l'a pas empêché de mener à bien ses projets. De gauche à droite : Jean-Pierre Dutoit, Pierrette Berger-Hirschi et Stéphanie Bailat.
L'année 2020 n'a pas été de tout repos pour le Conseil des affaires francophones de l'arrondissement de Bienne (CAF). Mais elle aura permis de concrétiser certains projets. L'institution a présenté mercredi son rapport d'activités 2020. L'occasion de faire le point sur l'avancée des principaux dossiers, mais aussi de fixer les objectifs pour l'année en cours. L'arrivée du coronavirus et la situation sanitaire qui en a découlé ont affecté le CAF dans son mode de fonctionnement. Elles ont surtout demandé de la flexibilité et des réactions urgentes, notamment pour le soutien à la culture, domaine particulièrement touché. La présidente du CAF Pierrette Berger-Hirschi se réjouit d'ailleurs d'avoir pu maintenir les subventions existantes :
« Nous avons essayé de pousser certains montants vers le haut »
Parmi les dossiers traités, certains ont abouti à des résultats très concrets. C'est par exemple le cas de l'accueil d'urgence et d'observation pour les enfants et jeunes francophones en difficultés. La région manquait cruellement de places, mais grâce à l'action de plusieurs partenaires, six viennent d'être créées à Courtelary. Et d'autres pourraient suivre, espère Pierrette Berger-Hirschi.
« Le manque est encore là, surtout avec la pandémie »
Cap sur l'avenir
Le CAF entend suivre ces dossiers tout en continuant à oeuvrer dans les domaines habituels. L'institution est particulièrement sensible à la condition des jeunes, notamment francophones, dans le domaine de la formation et de l'emploi. Elle tient à assurer la protection des personnes de langue française et à renforcer le bilinguisme dans des filières de formation spécifiques telles que la puériculture ou le milieu socio-éducatif. L'un des principaux enjeux repose aussi sur la bonne mise en oeuvre du projet « Ecoles professionnelles 2020 », qui vise à réorganiser les écoles professionnelles à l'échelle du canton. Le CAF est impliqué dans les réflexions et il entend défendre les intérêts des francophones afin d'éviter un exode des jeunes dans d'autres régions romandes :
« Bien souvent, les jeunes qui partent ne reviennent pas »
A la rencontre des communes germanophones
Avec la toute récente révision de la Loi sur le statut particulier du Jura bernois, le CAF a également vu son périmètre d'action s'étendre aux 17 communes germanophones de l'arrondissement de Bienne. Une commission ad hoc a été créée. Elle a commencé cette année à visiter toutes les communes concernées - parmi elles, Nidau, Brügg ou encore Pieterlen - dans le but de mieux cerner leurs besoins et analyser dans quelles mesures le CAF peut apporter son soutien. La présidence de cette commission a été attribuée à Jean-Pierre Dutoit, de Nidau, qui explique que 5'000 francophones habitent ces communes de langue allemande. Et le CAF n'y est pas toujours connu.
Jean-Pierre Dutoit : « A Nidau, 23% des habitants parlent français »
A noter que le CAF vivra lui aussi des élections en 2022, comme les autorités cantonales. Les représentants d'Evilard seront même déjà nommés lors d'une assemblée en décembre de cette année. Ceux de Bienne et des communes germanophones attendront le printemps prochain, comme indiqué sur le site internet du CAF. /oza
