Les partis bernois font confiance aux francophones à leur direction. Si le phénomène n’est pas nouveau, ces nominations représentent un symbole fort, surtout à l’approche des élections fédérales de 2023. Analyse
Les francophones gravissent les échelons de la politique cantonale. Plusieurs partis du canton de Berne ont décidé de placer des Romands à leur tête. Exemple récemment avec Maurane Riesen à la vice-présidence du PS, Cyprien Louis à la tête des Verts bernois. L’UDC a placé sa confiance en Manfred Bühler depuis l’année dernière.
Se tourner vers la minorité francophone pour diriger les formations politiques du canton de Berne n’est pas une démarche nouvelle, tient à souligner Marc Bühlmann, politologue à l’université de Berne. « Les grands partis comme l’UDC et le PS ont toujours eu au moins une personne francophone dans leur comité ». Selon lui, la chronologie de ces élections est une coïncidence mais cela a un sens. « Le canton de Berne a un rôle de pont entre la Romandie et la Suisse alémanique ».
Marc Bühlmann : « Les partis bernois se sont toujours souciés de la représentativité des francophones »
La prochaine grande échéance politique se tient dans un an avec les élections fédérales de 2023. Accéder à la tête d’un parti a majorité alémanique en tant que Romand, c’est aussi une bonne manière de se faire remarquer, observe Marc Bühlmann. C’est aussi quasiment l’unique opportunité de suivre des ambitions de politique fédérale. « En 2011, le canton de Berne a lancé une initiative pour demander à la Confédération de protéger un siège pour le Jura bernois au Conseil national ». La chambre basse a fini par rejeter le projet. /ddc