La crise ukrainienne a posé d'énormes défis à la Direction de la santé, des affaires sociales et de l'intégration l'an dernier. Le thème de l'intégration sera d'ailleurs un leitmotiv des années à venir
Alors que l'on pressentait l'an dernier la fin de la crise sanitaire liée au Covid-19, une autre crise a pris le relais l'an dernier, sans transition, avec l'assaut lancé en Ukraine par les forces russes. La gestion du flux de réfugiés a représenté un énorme défi pour le canton de Berne. Ce dernier accueille actuellement quelque 7'500 personnes bénéficiant du statut de protection S, et près de 6'700 personnes relevant du domaine de l’asile ordinaire sont sous sa responsabilité. Parmi les personnes ayant fui l’Ukraine, 4'500 ont déjà leur propre logement, environ 2'000 vivent dans des familles d’accueil et près de 1'000 sont hébergées dans des structures collectives. Vendredi matin, à l'occasion de sa traditionnelle conférence de presse annuelle, la Direction de la santé publique, des affaires sociales et de l'intégration (DSSI) a tenu à rappeler que la crise ukrainienne n'est de loin pas terminée. Manuel Michel, chef de l’Office de l’intégration et de l’action sociale, a relevé qu’il appartiendra à la Confédération de proposer une solution adaptée pour les personnes ayant le statut S. Car certaines ne pourront pas rentrer en Ukraine.
L'intégration comme maître-mot
Le conseiller d’État Pierre Alain Schnegg a mis en lumière les nombreuses questions fondamentales que pose l'arrivée de milliers de réfugiés dans le canton de Berne. Comment intégrer ces personnes dans la société ? Sur le marché du travail ? Comment le système scolaire va-t-il faire face à la présence toujours plus forte d'enfants allophones ? Comment l'aide sociale va-t-elle pouvoir intervenir ? Et - enfin - comment la population bernoise va-t-elle réagir ? « Il est important à mon sens d’aborder ces questions car ce n’est qu’en identifiant les problèmes qu’on peut ensuite en discuter et chercher des solutions », a-t-il conclu. Des solutions à trouver d’entente avec tous les autres cantons et la Confédération. Dans ce contexte, une bonne intégration est essentielle, selon Pierre Alain Schnegg.
« La fin de la guerre ne semble malheureusement pas proche »
On avance dans les autres dossiers
Aussi impactantes soient-elles, les crises du Covid-19 et de l'Ukraine ne font que s'ajouter aux projets globaux menés par la DSSI. Dans ces domaines, des avancées significatives ont pu être assurées en 2022, s'est réjoui Pierre Alain Schnegg. Largement acceptée par le Grand Conseil en première lecture, la nouvelle loi sur les prestations de soutien aux personnes en situation de handicap prévoit que les prestations de soutien seront versées directement aux personnes en situation de handicap, et non plus aux institutions qui les prennent en charge. Le but est de renforcer l’autonomie, la responsabilité individuelle et la participation sociale des personnes concernées.
Dans le domaine de la santé, la création en octobre dernier du Réseau de l'Arc - avec Swiss Medical Network et Visana - a permis de mettre en place une collaboration inédite entre fournisseurs de prestations dans le système de santé. Une solution qui doit permettre d'endiguer la hausse des coûts de la santé, a souligné le conseiller d'Etat.
Numérisation : un défi, mais aussi une opportunité
La numérisation, elle aussi, s'inscrit dans les grands défis à relever pour les années à venir. Dans le domaine de l'aide sociale et de la protection de l'enfant et de l'adulte, un nouveau système de gestion des cas est appelé à faciliter les processus. « Ce projet donnera une meilleure vue d’ensemble grâce aux données de pilotage et nous en attendons une baisse des coûts informatiques pour les communes et le canton », a expliqué Yves Bichsel, secrétaire général de la DSSI. Depuis 2020, l’Office de la population et l’Office de l’intégration et de l’action sociale utilisent leur propre application pour gérer les données des personnes étrangères. Un système similaire dédié à la gestion des cas dans le domaine de l’asile et des réfugiés a été développé courant 2022. Enfin, dès cette année, tous les services de sauvetage du canton de Berne consigneront leurs interventions dans un système de protocole électronique. Les urgentistes pourront y saisir les données des personnes prises en charge. En outre, le système enregistrera les données vitales du patient ou de la patiente et les transmettra au service des urgences avant même l’arrivée à destination. Le système de gestion en ligne des autorisations d’exercer sera également mis en place en 2023. /comm-oza