Le Grand Conseil bernois a amorcé lundi la douloureuse discussion autour de la fiscalité et du budget. La gauche et la droite ont défendu deux visions totalement opposées de la politique cantonale
Un programme d'allégement indispensable ou un démantèlement des acquis sociaux. Deux visions irréconciliables se sont affrontées lundi après-midi au Grand Conseil bernois. Les députés ont entamé le débat budgétaire, marqué par un désaccord profond entre la gauche et la droite. Le parlement doit se prononcer sur une baisse de l'impôt des entreprises, sur le plan financier et sur toute une série de coupes budgétaires.
Très remontée, la gauche a affirmé que le Conseil-exécutif voulait prendre aux pauvres pour donner aux plus riches. Elle estime que le plan d'allègement sert uniquement à baisser le taux maximal sur le bénéfice des entreprises (de 21,64 % à 18,71 % d'ici 2021), en s'attaquant aux plus pauvres de la société et à une grande partie de la population via des coupes dans le social, la santé et la formation.
Face à ces critiques, la ministre des finances, Beatrice Simon, a précisé qu'au vu de la dégradation des finances ces prochaines années, un plan d'allègement serait indispensable même en renonçant à une baisse d'impôt. La droite a rappelé que les cantons sont en concurrence fiscale et que Berne doit adapter ses taux pour ne pas finir en queue de peloton et voir les entreprises s'en aller ou s'installer ailleurs, avec à la clef une perte d'emplois et de rentrées fiscales.
La gauche proposait de ne pas entrer en matière sur cette baisse d'impôt des entreprises, ou de renvoyer le projet. Ces propositions ont été rejetées et le débat de fond se poursuit mardi. /mvr