Le Grand Conseil a suivi ce mercredi l’avis du Conseil-exécutif sur une motion déposée par plusieurs élus francophones. Ces derniers demandaient que les parents puissent librement décider de continuer à scolariser leurs enfants sur sol bernois une fois Moutier devenue jurassienne. Mais ce principe va à l'encontre du droit cantonal, estime la majorité
Les parents ne peuvent pas librement décider du lieu où leurs enfants suivent leur scolarité obligatoire. Cette tâche est régie par les communes. Le Grand Conseil a suivi ce mercredi les recommandations du Conseil-exécutif dans ce dossier. A l’origine de la demande, plusieurs députés francophones dont l’UDC de La Neuveville Anne-Caroline Graber. Ces derniers demandaient dans une motion que le libre-choix soit laissé aux parents de la Couronne prévôtoise une fois Moutier devenue jurassienne afin que leurs enfants puissent poursuivre leur scolarité sur sol bernois.
Mais cette requête va à l’encontre de l’autonomie communale régie par le droit cantonal, estime le gouvernement. Et à la tribune ce mercredi, plusieurs élus ont repris cet argument pour affirmer leur opposition. « Le côté juridique est clair : on ne peut pas le faire », a par exemple déclaré le vert’libéral biennois Alain Pichard. Et la transformation de ce point de la motion en postulat, moins contraignant, n’y change rien, selon lui. Mais pour Anne-Caroline Graber, l’autonomie communale n’est pas absolue. Elle craint en outre un « usage abusif » de ce principe dans ce dossier.
Anne-Caroline Graber : « Il y a plusieurs exemples qui montrent que l’autonomie communale n’est pas absolue »
Outre le volet légal, certains élus, à l’image du socialiste tramelot Hervé Gullotti, craignaient que l’acceptation de ce texte n’entraîne une « remise en question » des accords intercantonaux déjà existants. Le député-maire citait les exemples qui existent entre Berne et le Jura à Bellelay et aux Breuleux. Anne-Caroline Graber, elle, balaie ces craintes. Pour la Neuvevilloise, ces ententes sont motivées avant tout pour des raisons géographiques ; il n’y a donc pas lieu de les remettre en cause. Mais pour les motionnaires, ces cas et celui de Moutier, ne sont pas similaires.
Anne-Caroline Graber : « On pourrait assister à des décisions totalement absurdes »
Au final, ce point de la motion, transformé en postulat, a été rejeté par 93 voix contre 37 et 8 abstentions. L’autre volet de l’intervention, qui demandait que chaque commune puisse librement décider du lieu de scolarisation, a, lui, été soutenu et classé par le Grand Conseil.
Notez encore que, face à ce rejet, Anne-Caroline Graber a signifié qu’elle ne soutiendrait pas le Concordat régissant le transfert de Moutier en mars prochain. /amo