Comptes 2022 bernois : réactions contrastées

L'important bénéfice dégagé en 2022 par le canton de Berne suscite des réactions très diversifiées ...
Comptes 2022 bernois : réactions contrastées

L'important bénéfice dégagé en 2022 par le canton de Berne suscite des réactions très diversifiées dans le monde politique. La droite se montre prudente, tandis que la gauche demande des investissements 

Avec 446 millions de francs de mieux que prévu, les comptes 2022 du canton de Berne suscitent des réactions sous le toit du Rathaus. (Photo : archives). Avec 446 millions de francs de mieux que prévu, les comptes 2022 du canton de Berne suscitent des réactions sous le toit du Rathaus. (Photo : archives).

Les comptes 2022 du canton de Berne, présentés mardi, bouclent sur un bénéfice important de 358 millions de francs. Surtout, ce résultat dépasse de 446 millions de francs les prévisons budgétaires. Ce qui ne manque pas d'alimenter les discussions dans le sérail politique bernois.


Stop à l'excès de prudence

La gauche se félicite de ces excellents chiffres. Ces derniers prouvent que le canton saura compenser les pertes liées à la non-distribution des bénéfices de la Banque nationale suisse en 2023, écrit le Parti socialiste dans un communiqué. Surtout, le large bénéfice invite le Conseil-exécutif à mettre à profit sa marge de manoeuvre financière pour réaliser des investissements urgents. « Un programme d’économies n’a pas lieu d’être », poursuit le PS. Et d'ajouter que le canton doit mettre fin à sa politique de prudence budgétaire : « Celle-ci maintient une pression artificielle pour faire des économies. Elle tue dans l’œuf des préoccupations politiques importantes telles que la compensation du renchérissement ou l’introduction d’un congé parental ». Dans ce contexte, l'heure n'est pas venue non plus de baisser les impôts, insiste le député Ueli Egger. 

« Une baisse ? Seulement quand on aura réalisé tous nos devoirs »

Un avis partagé par les Verts. Ceux-ci demandent au Conseil-exécutif de laisser derrière lui « la rhétorique des économies » et d'ouvrir plutôt la voie à des investissements nécessaires dans les domaines du climat, de la santé et des familles. « Malgré le renchérissement massif et l’augmentation des primes d’assurance-maladie, toutes les propositions d’atténuation sociale ont été balayées à cause de la soi-disant mauvaise situation financière du canton », peste le parti dans un communiqué. Co-président des Verts bernois, Cyprien Louis demande au canton de revoir sa stratégie. 

« Le canton doit investir davantage »

La prudence en maître-mot

L'UDC a pris connaissance des comptes annuels avec une certaine inquiétude. Certes, le résultat est positif, mais le bénéfice n'est atteint que grâce à la manne de la BNS. « Sans elle, le canton présenterait un déficit de près de 100 millions de francs », avertit le président de l’UDC bernoise Manfred Bühler. Cette non-distribution des bénéfices de la BNS pourrait être la norme ces prochaines années, craint le parti agrarien. Ce dernier se dit conforté dans sa politique financière, qui consiste à économiser dans le temps pour pouvoir agir dans le besoin. Il s'agira donc pour l'UDC de veiller à limiter au maximum les dépenses supplémentaires. « Elles pourraient avoir un effet désastreux à la lumière des évolutions prévisibles ».

« Il faut maintenir une discipline budgétaire »

Les Vert'libéraux eux aussi relativisent ces résultats au vu des prévisions pour 2023 et 2024. Prudence est le maître-mot en ces périodes d'incertitude, écrit le député Tobias Vögeli dans un communiqué. Le PVL estime toutefois que le canton ne doit pas négliger les investissements. « Nous avons du retard dans ce domaine », poursuit le parti. « Le fait de ne pas réaliser les investissements planifiés ne permettra qu’un meilleur résultat financier à court terme. Les investissements sont essentiels pour la pérennité », conclut-il. /oza


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