Le 23 août ne deviendra pas journée du souvenir des victimes des régimes totalitaires et autoritaires. La motion de l'UDC Korab Rashiti a été balayée mardi par le Grand Conseil
« Se souvenir pour ne pas reproduire les erreurs du passé ». Korab Rashiti a défendu mardi devant le Grand Conseil sa motion pour l'instauration d'une journée du souvenir pour les victimes des régimes totalitaires et autoritaires. Le choix du 23 août comme « Jour du ruban noir » remonte à des manifestations tenues dans les pays occidentaux dans les années 80 pour attirer l’attention sur les crimes et les violations des droits de l’homme commis par l’Union soviétique et protester contre le pacte germano-soviétique. Plusieurs pays sur les continents européen et nord-américain déclarent le 23 août journée des victimes des régimes totalitaires et autoritaires. « Pourquoi pas le canton de Berne ? », a défendu en vain le député UDC de Gerolfingen. Son texte a finalement été rejeté largement, par 115 voix contre 25 et 5 abstentions.
Tirer les leçons du 20e siècle
« Au 21e siècle, nous devons nous rappeler les horreurs et comprendre ce qu’est un État totalitaire ou autoritaire. Nous avons l’opportunité de tirer les leçons du 20e siècle et de protéger une société libre, basée sur la liberté individuelle, la libre entreprise, la liberté économique, l’État de droit libéral, la démocratie et les principes fondamentaux de la Déclaration universelle de 1948 », a insisté Korab Rashiti avant le vote. Le député a aussi rappelé qu'une action a été décidée en ce sens au niveau fédéral. « Ma proposition représente un ajout symbolique significatif à cette initiative ».
Le Conseil-exécutif, dans sa prise de position, reconnaît l'importance de sensibiliser le grand public aux souffrances endurées par les victimes des régimes totalitaires.
Le canton de Berne ne connaît pas de tradition de journées du souvenir, et le Conseil-exécutif ne s’associe pas non plus aux journées de commémoration internationales. « Pour terrible et digne de mémoire que soit le totalitarisme, le gouvernement ne souhaite pas non plus introduire une telle tradition, sans compter qu’une déclaration du Conseil-exécutif n’a aucun effet contraignant sur le plan juridique et n’apporterait pas de valeur ajoutée », écrit le Gouvernement. Ce dernier insiste aussi sur le rôle important que doivent jouer les écoles dans cette mission de sensibilisation. Un avis partagé par la majorité des députés. /oza