Dans un couple, la personne responsable des tâches familiales s’expose à des risques de pauvreté en cas de divorce ou de départ à la retraite. Dix ans après une séparation, une mère gagne en moyenne 25'000 francs par an de moins qu’un homme
Les
tâches familiales pénalisent en grande partie les femmes. A la retraite,
celles-ci touchent en moyenne 36% de rente en moins que les hommes. (Photo : illustration)
Les personnes qui s’occupent de la majorité des tâches familiales s’exposent à des risques de pauvreté. C’est ce qu’alerte le Bureau de l’égalité entre la femme et l’homme du canton de Berne, qui a proposé des ateliers pratiques mardi.
Agnès von Beust est la coprésidente du Réseau égalité Berne francophone. Invitée de La Matinale mercredi, elle rappelle que les ingéalités entre l’homme et la femme se creusent avec l’arrivée des enfants. « On se retrouve souvent avec ce modèle traditionnel encore très présent en Suisse, où les femmes endossent la plus grande partie du travail de ‘care’ ». Le divorce constitue donc un risque de pauvreté surtout pour les femmes.
Agnès von Beust : « Le risque augmente plus le taux de travail est faible »
Des études démontrent que, pour assurer sa prévoyance, il faut travailler au moins à 70% tout au long de sa carrière, souligne la spécialiste. « Tout ce qui est en dessous de ce taux augmente le risque de précarité une fois à la retraite ».
Agnès von Beust : « En Suisse, nous ne sommes pas les plus grands champions »
Une question de politique sociale
Le problème réside avant tout dans le système social suisse. « Encourager les femmes à garder un taux de travail élevé c’est possible, note Agnès von Beust. Mais il faut pour cela des places de crèches, des mamans de jour, un accueil extrafamilial ». Cela passe également par la mise en valeur des hommes qui réduisent leur taux d’activité. En Suisse, ceux-ci sont plus de 14% à avoir fait ce choix.
Anticiper pour limiter les risques
Pour éviter de se retrouver en situation de précarité, le Réseau égalité Berne francophone recommande de parler avec son ou sa partenaire de la répartition des rôles avant l’arrivée d’un enfant. Il est également possible de faire des contrats de concubinage si l’on n’est pas marié pour équilibrer les ressources dans le couple. /ddc
